Facilité de transport, puissance et qualité sonore. Voici les trois potards que souhaite pousser au maximum la marque française PEOPEO avec son enceinte VOODOO+. Un objet sonore original qui a pour vocation de rendre la fête, encore plus, spontanée. Voici notre test complet, après plus d’un mois d’utilisation.
Par Fouad Bencheman
Dans le monde de l’audio nomade, les Ghetto-Blasters sont de véritables artefacts culturels. Apparus au début des années 70 aux Pays-Bas, puis popularisés dans les années 80 aux États-Unis par la communauté hip-hop, ces objets mythiques n’ont actuellement pas vraiment de dignes successeurs en matière de plaisir musical nomade.
Certes les enceintes Bluetooth pullulent depuis quelques années, sous différentes formes. Elles sonorisent plus ou moins bien nos intérieurs, mais manquent le plus souvent de puissance et d’endurance en extérieur. De leur côté, les enceintes connectées et sans-fil proposent une meilleure qualité audio et plus de décibels, au détriment d’un déplacement souvent périlleux. D’une pièce à l’autre ou à la limite d’un salon vers une terrasse. Rarement plus. Même son de cloche pour les rares enceintes amplifiées sur batterie. Encore une fois, la mobilité n’est pas des plus évidentes. On a l’impression de transporter avec soi un bagage cabine.En 2023, lorsque l’on est “mélonomade”, les solutions se font plutôt rares.
Fort de ce constat, PEOPEO ambitionne de fédérer le meilleur de ces mondes de l’audio nomade en un seul produit. Après un premier modèle créé en 2017, qui fut une réussite commerciale, l’entreprise revient en force avec une nouvelle enceinte, la VOODOO+.
Nous avons eu la chance de passer près d’un mois en sa compagnie, nous sommes donc en mesure de vous dire dans ce test si le dessein de PEOPEO est réussi ou complètement cosmique.
Un cocon musical qui ménage sa monture
Soyons honnête, bien que puissants et rutilants, les Ghetto-Blasters ont dû être à l’origine de quelques douleurs aux épaules. Avec la VOODOO+, rassurez-vous, cela ne sera pas le cas, son utilisation ne vous mènera pas chez un rhumatologue.
Dès son déballage, on remarque tout le soin apporté pour que son transport soit aisé. L’enceinte possède trois sangles, dont deux dans le dos clipsables, ainsi que deux bandeaux de rembourrage extrêmement agréables. Une fois enfilée, aucune gêne n’est ressentie, même lorsqu’on la porte lors d’un long trajet d’une heure pour aller rejoindre ses ami·es. Ceci étant bien aidé par des dimensions bien adaptées à la plupart des formes de dos (46 x 27 x 23 cm) et par son poids relativement contenu, pas plus de 6,5 kg.
Que ce soit à vélo, sur une trottinette, à pieds ou dans le métro, nous avons pu la trimballer dans Paris sans aucun problème. Au bout de quinze jours, elle ne présente d’ailleurs aucune trace de chocs, ni de rayures. Pour les plus minutieux, sachez que l’enceinte est livrée avec une housse de transport qui lui permet aussi de ne pas prendre l’eau. Ce qui fut plutôt utile lors de ce début de mois de mai pluvieux.
Évidemment, quand on l’a sur le dos, on ne passe pas inaperçu. Il faut dire qu’avec son design ressemblant à un masque tribal, elle a un look plutôt unique. Un parti pris esthétique à saluer tant les enceintes nomades ont tendance à beaucoup se ressembler avec leurs habillages unibody noirs.
Qualité audio : intraitable à l’intérieur comme à l’extérieur
Bien qu’on puisse la transporter facilement, cela ne veut pas pour autant dire que la VOODOO+ est une coquille vide. Dans ses entrailles, elle abrite un boomer de 8 pouces, destiné plutôt aux basses et aux bas médiums, ainsi qu’un tweeter de 1 pouce, qui s’occupe de la restitution des fréquences plus aiguës. En intérieur, car son utilisation est polyvalente, son rendu sonore est impressionnant dans une pièce de 35 m2. Logiquement, les basses sont prédominantes, sans pour autant étouffer la scène. La signature sonore semble être en forme de V. L’assise des basses est confortable et les aigus ne sont pas pour autant mis en retrait.
En extérieur, l’enceinte remplit parfaitement sa mission. Que ce soit dans un parc ou sur des quais, elle sait se faire entendre. Il faut dire qu’avec son amplification, 2 x 150 Watts tout de même, nul besoin de la pousser dans ses derniers retranchements pour l’entendre à une quinzaine de mètres. La dynamique sonore est présente, malgré le fait d’être dans un espace ouvert, et la saturation bien maîtrisée. Par respect pour nos voisins, nous n’avons pas pu la pousser au maximum, mais vu sa puissance à seulement 70% de volume, il ne fait aucun doute qu’elle saura se faire apprécier de loin dans un endroit plus désert.
Malgré un environnement ouvert, les basses restent plutôt fermes et énergiques. Attention, cela ne veut pas dire que la VOODOO+ est une énième enceinte qui braille des “boom boom” pour masquer sa mauvaise dynamique sonore. Non, ici les plages de fréquences graves sont puissantes, certes, mais également riches en détails et nuances. Sur des playlists électro ou rap, une certaine incarnation des instruments se fait clairement ressentir.
Sur des musiques plus complexes, l’enceinte sait laisser respirer les aigus ce qui leur apporte de la brillance. Agréable surprise, un léger pic dans les hauts médiums est identifiable et bienvenu. En effet, il permet de ne jamais masquer ou voiler les voix, même à fort volume.
Pour parfaire son rôle de faiseuse de fêtes et de rencontres musicales, l’enceinte propose une ergonomie bien pensée et une connectique complète. L’ensemble des commandes se gère facilement à partir d’un petit triangle situé en haut à droite. À noter que la VOODOO+ propose trois préréglages plutôt bien calibrés en fonction de son utilisation : “Indoor”, “Outdoor” et “Party mode”.
Enfin, pour l’alimenter en musique, rien ne manque à l’appel. Bluetooth 5.0, entrée et sortie audio jack 3,5 mm et une prise USB pour recharger son smartphone. Tout le monde pourra l’utiliser à tour de rôle facilement pour passer ses sons préférés.
Une enceinte techno-responsable et made in France
Selon ses réglages d’utilisation, la VOODOO+ est susceptible de tenir entre 11 et 28 heures. Avec notre usage plutôt modéré en matière de volume, l’enceinte a tenu plus de 15 heures en accumulée durant nos tests. C’est une excellente autonomie pour ce type de produit, elle pourra largement tenir toute une nuit de festivité sans vous frustrer. D’autant que grâce à son témoin de batterie à six niveaux, elle ne prend pas par surprise si elle a un coup de mou.
Durable dans son utilisation, la VOODOO+ l’est aussi dans sa conception. Soucieuse de proposer un produit en accord avec son temps, l’entreprise PEOPEO compose son enceinte de fibre végétale 100% française. De plus, la totalité de l’enceinte est conçue, fabriquée et assemblée dans l’Hexagone, dans la région grenobloise pour être plus précis. Deux aspects qui renforcent encore plus la singularité de ce produit.
Bien que les époques soient différentes, l’enceinte VOODOO+ réussit avec brio à perpétuer la philosophie des Ghetto-Blasters, tout en proposant une propre approche sonore de haute qualité. En somme, c’est un produit qui facilite la fête et les rencontres musicales en apportant de la spontanéité et un réel plaisir d’utilisation.
En matière de qualité sonore, elle nous a plutôt étonnées par son côté caméléon. Intraitable en intérieur, puissante, mais précise en extérieur, elle a ce don rare de savoir s’adapter à son environnement spatial et musical. Que ce soit sur un dos, dans un salon, dans un parc en ville ou dans un champ à la campagne, sans magie noire, la VOODOO+ nous a ensorcelés.
La VOODOO+ se décline en trois modèles différents : l’enceinte “Origine” à 849 €, l’enceinte “Divine” à 899 € et l’enceinte “Supreme”, notre modèle de test, à 949 €. Plus d’informations sur le site de PEOPEO.